Artiste moteur de l'expressionnisme et créateur de la Nouvelle Objectivité, revenons sur cet artiste qui avec une critique implacable a réussit à témoigner des effets de la guerre sur l'homme et le monde.
" J'ai besoin de me sentir lié au monde physique, il me faut du courage de peindre le laid, il me faut de la vie dans toute sa densité " - Otto Dix
Otto Dix, de son véritable nom Wilhelm Heinrich Otto Dix est un artiste peintre allemand né le 2 décembre 1891 à Untermhaus dans l'Empire allemand. Né dans une famille modeste, il reçoit une éducation artistique par sa mère. C'est un dessinateur précoce qui intègre l'Ecole des arts appliqués de Dresde à l'age de 18 ans.
Pendant la première guerre mondiale il est envoyé au front après avoir été formé comme mitrailleur à Bautzen. En France, en Flandres, puis en Russie et de nouveau en France. Il envoie des dessins très modernes sur la guerre en 1916.
L'une de ces plus célèbre œuvres est La Guerre réalisée entre 1929 et 1932. Réalisée sur des tableaux de bois cette œuvre peut-être repliée sur elle-même ce qu'on appelle un tryptique. Un tableau très réaliste et représentatif du courant artistique de " la Nouvelle Objectivité ", un courant réaliste et contestataire des années 1920. Cette œuvre est une évocation des combats de la première guerre mondiale. Le triptyque dépeint avec précision , panneau par panneau, les étapes de l'anéantissement des individus, la brutalité de la guerre et la violence des combats. Il cherche à montrer l'horreur et la souffrance. Tout n'est que désordre dans ce tableau, même le ciel est tourmenté.
Outre ses nombreuses toiles il a laissé d'importantes séries de gravures tel que Der Krieg une série de gravure réalisée en 1920 qui exorcise le traumatisme profond d'un homme qui a profondément souffert dans les tranchées.
Dans ses œuvres Otto Dix ne fait preuve d'aucun respect pour ses anciens camarades les combattants. Il dénonce la sauvagerie destructrice. Il témoigne des effets de la guerre sur l'Homme , la nature et le patrimoine. Sa vision désabusée et révoltée de la guerre prouvent son antimilitarisme.
Nawel Rezzouk et Mathéo Haddouche