Frida Kahlo, célèbre peintre germano–mexicaine, met en scène sa vie infernale dans ses autoportraits. Nous retraçons son parcours à travers trois peintures.
Les deux Frida (1939)
Ce tableau met en scène Frida Kahlo après son premier divorce de Diego Rivera. Elle se représente deux fois. A droite, on la voit en tenue typiquement mexicaine, ce qui la représente avant son mariage. On peut constater que son coeur est intact. Sur le personnage de gauche, elle est en robe de mariée, avec le coeur déchirée et des veines qu'elle se coupe aux ciseaux. Les deux Frida sont reliées par une veine qui peut symboliser les liens du sang et donc de la famille, certainement une référence à son infertilité.
Collier d'épines au colibri (1940)
Sur cette toile, elle est représentée avec un collier d'épines (allusion au Christ) qui représente sa souffrance physique et morale. Elle a un mono-sourcil et une moustache qu'elle met en avant, perdant toute féminité volontairement en raison de son infertilité. Sur son collier il y a un colibri, signe d'amour dans la société mexicaine. Il est mort, comme son mariage. Elle est représentée avec un singe (cadeau de son ex-mari) qui la traite comme son semblable.
Colonne brisée (1944)
Cette toile a été peinte une dizaine d'années avant la mort de Frida Kahlo. A cette période, la santé de Frida Kahlo se dégradait sérieusement et elle souffrait beaucoup des séquelles laissées par l'accident de bus qu'elle a subi en 1925. A ses 37 ans, elle porte à nouveau un corset orthopédique : il est en métal. Elle est aussi dans une période de crise dans son couple : elle ne supporte plus les tromperies répétées de son mari alors qu'ils ont repris la vie commune peu de temps auparavant, suite à une séparation douloureuse. Le paysage désertique devant lequel Frida Kahlo se tient debout présente de nombreuses failles que l'on peut interpréter comme ses blessures, son état d'esprit à cette époque. Dans ce tableau, Frida représente autant ses blessures physiques que morales, à voir sa peau déchirée, ses larmes discrètes, les clous qui la transpercent, certainement autant de clous que d'épreuves.
Blanche Ménard et Garance Vigier
3ème3