Le 6 juillet 1907, elle naît dans l'obscurité. Un cœur battant au rythme de ses tragédies, elle mourra humble et fière de s'être battue contre cette obscurité qui la laissera partir vers la lumière.
« Frida, pata de palo », un surnom bien étrange qui la suivra durant toute son enfance. Très jeune elle subit sa première tragédie. Atteinte d’une maladie portant le nom de poliomyélite, elle est touché à la jambe et au pied droits qui resteront atrophiés ce qui lui vaudra ce beau surnom signifiant « Frida, jambe de bois. »
Le destin la frappe une nouvelle fois, quelques années plus tard, à l’âge de 18 ans. Son bus heurte un tramway, elle est projetée contre un mur. Onze fractures, sa colonne vertébrale atteinte ainsi que le col du fémur, pied droit, épaule et son os pelvien. Ce n’est qu’après trois mois d’hospitalisation, en 1925, qu’elle sortira de cette prison. Malheureusement, son premier amour la quitte en s’enfuyant en Allemagne pour faire ses études. Elle lui dédiera un tableau signé, suivi d’une phrase allemande « Aujourd’hui dure toujours. » rappelant sa trahison. Dans la foulée, Frida rencontre un autre homme, Diego, qui la comblera pendant un temps malgré leur écart d’âge. Elle se mariera avec plus tard et ils s’installeront à Coyoacan au Mexique dans la maison de son enfance.
Juillet 1932 : désirant être mère, Frida Kahlo fait plusieurs fausses couches puis quelques mois après, elle vit son premier accouchement qui ne se déroulera pas comme prévu. En accouchant d’un bébé mort et en se vidant de son sang, Frida est au fond du gouffre.
Les malheurs s’enchaînent et en 1939, le couple se déchire à cause de l’infidélité de son mari pour qu’un an après ils se remarient en 1940.
Frida plonge dans l’alcool pour masquer le désespoir vivant en elle.
« Tel l’animal sentant sa mort, je sens la mienne prendre place dans ma vie, et tellement fort qu’elle m’ôte toute possibilité de combattre. »
1950, sept opérations la capturent et la relâcheront dans un fauteuil roulant. Roulant vers l’avenir, elle tombera nez à nez avec la gangrène à laquelle Frida offrira sa jambe droite par amputation. La joie de vivre et son humour resteront, malgré ces épreuves en tête de la course : « Des pieds, pourquoi est-ce que j’en voudrais puisque j’ai des ailes pour voler ?»
Suivant son désir de vivre, Frida part manifester en juillet 1954 dans son fauteuil roulant. Par malheurs son corps réagit de manière très spécifique et engendre une pneumonie.
13 juillet 1954, après 47 ans de souffrance, de vie, elle fermera les yeux pour la toute dernière fois laissant comme mot dans son journal intime.
« J’espère que la sortie sera joyeuse et j’espère ne jamais revenir. »
Est-ce vraiment une histoire triste ? D'une certaine façon non, elle nous montre la force que peut avoir une personne face à une vie faite de malheur. Ses peintures en sont la preuve, elle a su transformer ses plus grandes souffrances en quelque chose de positif renforçant son désir de vivre. C’était une femme courageuse qui après sa mort, laissera un message inoubliable. « Pour créer son propre paradis, il faut puiser dans son enfer personnel. »
Guyard Julie
Geoffroy Tahaia